Morning star

Morning Star (T3)

de Pierce Brown

nombre de pages : 552

difficulté de lecture : 3/3

résumé

« JE SUIS LE FAUCHEUR.

JE CONNAIS LA DOULEUR. JE CONNAIS LES TÉNÈBRES.

CE N’EST QUE LE DÉBUT. »

Darrow aurait voulu vivre en paix.
Ses ennemis l’ont jeté dans la guerre.

Darrow s’est élevé parmi les puissants qui dirigent la Société pour mieux préparer sa révolution.

À présent, la fin du règne tyrannique des Ors a enfin sonné.

Malgré les doutes qui l’assaillent, malgré les anciens amis qu’il va devoir affronter aux quatre coins du Système solaire, Darrow est plus que jamais déterminé à briser les chaînes…

Mon avis

Morning Star sort quelques mois à peine après Golden Son, deuxième tome de la trilogie qui nous laissait complètement sans voix. Pierce Brown achève enfin sa saga qui restera comme l'une des plus épiques.

"J'ai vu les cieux et j'ai vu les enfers, dit-elle d'une voix funeste. 

Notre futur n'est que guerre, jusqu'à ce que la nuit se termine."

L'HISTOIRE

Morning Star s'ouvre sur une introduction littéralement MAGISTRALE. On retrouve Darrow plus d'un an après la conclusion de Golden Son.
L'univers construit et le nombre important de personnages font qu'il est assez dur de se remettre dans l'intrigue. Il m'a bien fallu....300 pages pour situer tous les personnages secondaires. Car Darrow, Mustang, Sevro et le Chacal mis à part, j'étais perdue. Cassius, Tactus, Adrius....le club des "-us" m'a donné du fil à retordre!

L'auteur n'hésite pas à faire des ellipses. Quand on réalise que 6 ans ont passés depuis Red Rising, on mesure la maturité et les changements que cela implique pour Darrow (il a 16 ans au début, contre 23 maintenant.). Cela rend presque nostalgique. J'ai apprécié l'importance donnée aux cicatrices, leur trace physique comme leur impact "mental".

Au delà du super travail de traduction, la saga est une petite merveille de complexité. On devient presque habitué aux retournements de situation, tout comme Darrow se méfie de tout et de tout le monde.

Les dialogues sont dynamiques et spontanés, parfois grossiers mais c'est largement pardonné. La voix de Darrow est unique, poétique, mûre, sensible. Sa répartie est sans-égale. (Sans-égale, vous saisissez? X')

"On se sent seul en transportant le corps d'un être aimé. 

Comme s'il s'agissait d'un vase qui ne contiendra plus jamais de fleurs."

L'épilogue est finalement peu politique. J'attendais l'auteur à ce tournant, pour voir la solution qu'il allait proposer. La révolte c'est sympa, mais après? Là où Legend par exemple, propose quelque chose, Pierce Brown ne se mouille pas vraiment. L'audace qui caractérise cette saga m'a beaucoup manqué sur la fin.

Morning Star est un tome extrêmement sanglant, les têtes et les membres volent, la chirurgie réparatrice est pratiquée à tour de bras. Il y a de l'action à la pelle, j'ai eu les palpitations que j'attendais (ou pas!). J'ai soutenue Darrow avec tout mon coeur pendant 3 tomes palpitants.



LES PERSONNAGES

Je maintiens mon amour pour Cassius.
Quant à Darrow, les mots me manquent pour exprimer sa spontanéité. Il est le héros que l'on suit jusqu'au bout du monde. Il est ce genre de héros qui le reste pour toujours. Je me sens proche de lui comme je le suis rarement avec des personnages. Son lecteur fait corps avec lui.
Sa complicité avec Sevro est touchante à souhait. Leur humour est un pilier de la saga.
Si Morning Star devait être une émission de télé américaine, leurs dialogues seraient des échanges de "biiiiiiiiip".

Les autres personnages sont nettement moins sympathiques, mais intéressants. Je n'ai pas réussi à m'attacher à Mustang. Son personnage n'est même pas un peu charismatique à mes yeux...!

" - Pourquoi le gardes-tu en vie, Darrow? 

Si tu crois qu'il va te remercier, tu te fourres le doigts dans l'oeil.

- je ne pouvais pas le tuer.

- Pourquoi?

- Je ne sais pas.

- Et mon cul, c'est du poulet?"

DÉNOUEMENT, ET APRÈS?

Apparemment l'auteur a annoncé une suite, Iron Gold, dont le but serait de répondre au dilemme : Réglementation et ordre ou chaos et liberté. J'avoue que j'aime l'idée de trouver un équilibre politique, mais pas dans une suite. L'histoire se déroulera 10 ans après Morning Star (Pierce Brown + les ellipses = Love), et ne comportera pas que le point de vue de Darrow. De plus, il semble vouloir introduire de nouveaux personnages principaux, dont LGBT. Je suis pour l'instant très très sceptique quant à cette suite.

L'adaptation au cinéma est elle, sur de bons rails. Pierce Brown et la production ne semblent pas vouloir précipiter les choses. L'auteur écrit le scénario. En prenant leur temps et avec le budget nécessaire, une bonne équipe peut transformer les romans en un nouveau Star Wars. Après tout, Red Rising semble fait pour le cinéma. Morning Star et ses décors phénoménaux, ses batailles spatiales incroyables et ses personnages forts nous rappellent son potentiel cinématographique.

" Quand un homme veut voler, mais qu'il a peur de sauter, un ami le pousse dans le dos. 

Un excellent ami saute avec lui."

CONCLUSION

Red Rising et Golden Son nous avait habitués à plus de risques et de surprises mais Morning Star s'en sort très bien. Dévorer cette conclusion c'est vous offrir un spectacle ahurissant dans votre tête. C'est trembler avec Darrow, souffrir, vous battre.

Et si le second tome reste le meilleur selon moi, ce troisième opus a le mérite d'ouvrir encore plus un univers épatant de richesse. (il suffit de consulter l'article Wikipédia sur les Ors de la saga pour constater à quel point la société, les rangs, les titres, sont pensés dans les moindres détails). Malgré quelques bémols, j'en ressors des étoiles pleins les yeux.

Une saga sur le pouvoir, sur la responsabilité : sur toutes les formes de cicatrices.

Bien conclue.

Merci aux éditions Hachette de nous avoir permis de 

lire ce roman tant attendu, avant sa parution.

"Je ne t'abandonnerai pas. Ne te mentirai plus. 

Je serai ton frère aussi longtemps que tu vivras."

 Partie spoilers : (surlignez pour lire)

J'avoue que le fait que Darrow perde sa main me plaisait beaucoup. Qu'il la "retrouve" m'a un peu attristée. Je voulais que ses actes et ses choix soient également marqués dans son corps. Bref oui je suis un peu sadique. Et "Pax", quelle grosse blague.