Tant que nous sommes vivants

Tant que nous sommes vivants
d'Anne-Laure Bondoux
nombre de pages : 304
difficulté de lecture : 2/3

résumé

Folle amoureuse de Bo, l’étranger, Hama est contrainte de fuir avec lui. Commence alors pour eux un fabuleux périple à travers des territoires inconnus. Leur amour survivra-t-il à cette épreuve? Parviendront-ils un jour à trouver leur place dans ce monde?

mon avis

"Quand j’étais petit, un garçon du village m’avait prêté son vélo. Je m’entraînais à en faire sans les mains. Je suis tombé pas mal de fois! Mais finalement, j’ai compris comment garder l’équilibre et j’y suis arrivé. Nous aussi, on va tomber. On aura des bosses et des bleus. Mais on trouvera le bon équilibre. Je crois qu’on peut aimer sans les mains."

Démarré un peu par hasard, Tant que nous sommes vivants est un conte à la fois étrange et fascinant.

Je ressors de cet univers assez perturbée mais enchantée. L'écriture tout d'abord, rappelle la plume magique de Jean-Claude Mourlevat, ou ce don pour mettre en place des mondes surréalistes. Déconnectée de toute réalité, empreinte d'une magie profonde, l'ambiance est unique.
Je suis donc plus qu'heureuse d'apprendre qu'un roman épistolaire écrit en collaboration avec cet auteur soit prévu pour 2015. Les mots d'Anne-Laure Bondoux et de Jean-Claude Mourlevat vont se marier à merveille.

Les personnages ont la vie dure, s'assombrissent avec le temps (la dépression me guette...!). Très philosophes, ils nous amènent à réfléchir sur l'existence, l'amour et toutes ces choses qui se mêlent.
Si le point de vue...unique peut en déstabiliser plus d'un, il a un sens et permet d'entrer dans l'histoire sans difficulté. N'attendez pas d'explications, elles ne viendront pas. C'est ainsi et on ne discute pas.

"Puis il se tourna vers moi, et, malicieux, me sourit. Son sourire me foudroya. Pire que si on m'avait tiré dessus à bout portant."

La couverture prend également un autre sens une fois le roman terminé. Un, Deux, Quatre, Bo, Hama, Tsell, autant de personnages magnifiques mais distants. Car cela reste un point noir : il est difficile de s'identifier à eux. Néanmoins la magie du conte opère et on glisse dans le roman.

Je dois avouer que j'aime particulièrement ces univers dérangeants, mystiques, ces intrigues qui portent un grand message d'humanité. Cependant pour commencer, la duologie La Rivière à l'envers (Tomek et Hannah) me semble plus abordable. Plus légère et plus féerique, cette saga est pour moi, INCONTOURNABLE.

Tant que nous sommes vivants est à part, loin des normes et des schémas classiques de la littérature jeunesse.  Ni lourde ni excentrique, une tranche de vie à découvrir!

Merci aux Editions Gallimard pour leur confiance. Smack!