Une planète dans la tête

Une planète dans la tête
de Sally Gardner
nombre de pages : 254
difficulté de lecture : 2/3

résumé

Depuis que ses parents ont dû fuir la répression d’un gouvernement brutal, Standish vit avec son grand-père dans la « zone 7 », celle des impurs, privés de tout, surveillés en permanence… Dyslexique, il subit à l’école brimades et humiliations jusqu’au jour où il se lie d’amitié avec son nouveau voisin, Hector. Ensemble, ils rêvent de s’évader sur Juniper, la planète qu’ils ont inventée. Mais Hector et ses parents disparaissent sans laisser de trace… Ont-ils été supprimés ?

mon avis

Deuxième réception dans le cadre des chroniqueurs Gallimard jeunesse, mes sentiments à l'égard de Une planète dans la tête étaient assez mitigés.

A la sortie, je comprends enfin tous les prix obtenu par ce roman d’apparence chétive.
Je n'arrive pas à faire le point. Je suis choquée, retournée et à la fois profondément touchée. Des romans dramatiques et touchants, j'en ai lu, mais Une planète dans la tête inaugure une nouvelle forme de malaise en moi.

La construction du roman, déroutante parfois, et les chapitre courts (voir très très courts) donne un rythme assez atypique mais formidablement percutant. Le personnage principal a une façon très spontanée de narrer son histoire. Finalement on ne sait pas où on est, quand, dans quel société, mais on comprend où l'auteure veut en venir. Un totalitarisme dystopique tellement proche de l'Histoire réelle, qu'on ne peut s’empêcher de penser à ces périodes affreuses.

" Hector avait apporté la lumière et n'avait laissé que l'obscurité après son départ."

Il y a des scènes vraiment marquantes. Pour leur violence, leur puissance. Cette noirceur contraste tellement avec la naïveté et le côté enfantin de Standish....Par "violentes" j'entends "psychologiquement parlant", dérangeantes. Et des petits moments...ambigus qui prennent un sens à la fin. Enfin...je reste sans voix devant le culot de l'auteure pour avoir placé des choses pareilles dans un roman définitivement jeunesse (donc pas tant que ça finalement!).

" Voyez-vous, les "si" sont comme les étoiles, innombrables."

Autant vous dire que je viens de le finir et je suis comme un poisson hors de l'eau, réduis à l'état de légume par un choc brutal et une semaine de cours. Et ce dans le bon sens du terme.
Oui parce qu'une planète dans la tête m'a plu, j'ai même adoré.
J'erre dans la maison ne sachant comment remettre de l'ordre dans ma pauvre cervelle. La fin m'a laissé (c'est l'expression juste) "sur le cul". Parfaite et à la fois tellement ouverte, je ne sais pas quoi en penser. Que se passe-t-il après? Le monde évoluera-t-il en bien ou en mal?

C'est décousu, mélancolique, efficace.
Ce n'est pas un coup de cœur mais c'est une lecture qui me marquera.
Une belle histoire qui se veut pleine de promesses et de réflexion, en bref : un grand moment de lecture.